Lors du processus d’injection, différents problèmes peuvent être rencontrés résultant en plusieurs types de défauts. Voici une liste de ces défauts les plus courants, un petit lexique à destination des non-initiés :
1- Les Bavures
Les bavures résultent d’une fuite de matière liquide qui, en se solidifiant, laisse sur la pièce moulée des excédents de matière. On rencontre en général 4 types de bavures :
- Par ouverture du moule (la force dans le moule devient supérieure à la force de verrouillage)
- Liée à un mauvais ajustage des éléments d’empreintes; très difficile à maîtriser avec des moules bon marché.
- Liée à la déformation du moule par contrainte axiale et latérale
- Qui apparaît par usure du moule ou par manque de nettoyage de celui-ci ou par un mauvais réglage de la sécurité du plan de joint du moule.
2- La Retassure – Dépression
Ces deux expressions traduisent le même défaut sur les pièces.
Le mot retassure vient du mot retrait : quand on injecte un matériau chaud, celui-ci est de dépression interne. Afin de compenser cette dilaté, quand il se refroidit, il se rétracte, créant des retassures liées à un phénomène/une réaction. Il faut appliquer une pression pendant la phase de maintien, ce qui aura pour conséquence de créer des tensions internes. On les trouve en général aux endroits de surépaisseur. (Exemple : nervure, bossage, cloison…). On peut les masquer par une décoration judicieuse.
3- Les Flaques de retrait
La surface de la pièce présente des zones creuses par endroit. Ne pas confondre avec des vagues (effet microsillon). Ces traces sont le reflet d’un retrait important. La cause est en général soit un manque de pression de compactage et de pression de maintien, soit une surface trop chaude du moule.
4- Le Givrage
Il s’agit de traces brillantes dans le sens de l’écoulement. 4 types de givrage peuvent apparaître sur les pièces, causant ainsi une perte de qualité.
- Le givrage dû à l’humidité contenue dans la matière au moment de la transformation. Il entraîne une condensation d’eau à la paroi du moule au moment de l’injection ou (et) une dépolymérisation par hydrolyse (décomposition des macromolécules et pertes des propriétés).
- Le givrage thermique dû à une décomposition au moment de la transformation (point de stagnation, arrêt machine), induit des gaz qui se condenseront sur els parois du moule avec une forte odeur dans ces zones, en sorite du moule.
- Le givrage dû à un manque de contre-pression (on avale de l’air)
- Le givrage dû à une décompression trop importante (succion)
5- La Brûlure (ou Effet Diesel)
Il s’agit d’une auto-inflammation d’air et/ou de gaz monomère qui n’ont pas pu s’échapper du moule lors de l’injection, induisant sur les pièces des traces de matière carbonisée. On les trouve en général en fin de remplissage, aux lignes de soudure, dans les alvéoles borgnes. Afin de les éminer, il est impératif de créer des évents dans le moule de 1 à 3 centièmes de millimètres. Une brûlure apparaît quand les évents sont bouchés. Cependant, il ne faut jamais toucher à la vitesse d’injection quand ce phénomène apparaît en cours de production.
6- Les lignes de soudure
Il existe deux types caractéristiques de lignes de soudure
1. Les lignes de soudure derrière un trou. Elles sont inévitables mais peuvent être atténuées par une décoration et des évents d’air.
2. Les lignes de recollement du flux. Elles sont dues à des écoulements préférentiels ou à la conception des pièces. Une étude rhéologique peut permettre de les situer à 5% près, et éventuellement permet de les déplacer par modification de la conception de la pièce (épaisseur, …) ou par déplacement du ou des points d’injection.
7- Les Point Noirs
Il s’agit de petits points qui apparaissent sur la surface des pièces moulées. Ceux-ci peuvent provenir de diverses causes :
- De la pollution de la matière avant transformation
- De la conséquence d’une décomposition locale dans le système de transformation, dû à une stagnation ou à une surchauffe locale, ou à un temps de séjour trop long de la matière dans le pot (arrêt de la machine)
8- La Vague ou Effet microsillon
Des vagues d’écoulement concentriques au point d’injection apparaissent sur les pièces moulées dans la zone de fin de remplissage (ou zone de faible épaisseur). On peut les comparer à un disque microsillon. Ceci est en général dû au moule trop froid ou à une vitesse d’injection trop lente ou à une matière trop froide.
9- La Décomposition
Deux types de décomposition
peuvent apparaître sur les pièces moulées :
1. Décomposition
thermique : la matière est surchauffée localement soit par
cisaillement, soit par auto-échauffement, soit par une demande de température
plus élevée que la norme, induisant une rupture des chaînes macromoléculaires
faisant apparaître en général du givrage et une perte des propriétés
mécaniques.
2. Décomposition
par hydrolyse : la matière transformée contient des traces d’humidité.
Cette humidité engendre en général du givrage et une perte des propriétés
mécaniques.
Remarque : la mesure de
l’indice de fluidité avant et après moulage permet de quantifier ces
décompositions (mesure de la dégradation)
10- Le Délaminage
La pièce présente à la rupture des stratifications, c’est-à-dire des couches qui ressemblent à des feuilles. Elles ne sont pas adhérentes les unes aux autres. On pourrait les comparer à un gâteau comme le « mille-feuille ». La cause est :
- En général un mélange de matière
- Une vitesse d’injection trop rapide faisant une rupture par cisaillement
- Un moule trop froid : la peau se solidifie par rapport à la veine liquide
11- Les Bulles
Deux cas de bulles peuvent apparaître sur les pièces :
- Bulles de vide : Elles se caractérisent par une dépression en surface car la bulle est un phénomène de retrait interne. En général, on les trouve aux endroits de surépaisseurs. Si on perce ces bulles dans l’eau, l’eau pénètre à l’intérieur, ceci très vite après le moulage.
- Bulles de gaz : En général, elles se traduisent par un léger gonflement dans une zone. La cause peut être une décomposition locale induisant des gaz qui, à l’injection, forment ces poches ou bien, au moment du dosage, la machine a avalé de l’air en même temps que les granules. Si on perce ces bulles dans l’eau, un gaz s’échappe au moment de la perforation.